mardi 28 février 2017
samedi 25 février 2017
Sans bruit #1
A pas de loup
à pas de grain
à pas de feuille
et de silence
à pas de mousse
à pas de rien
à pas perdus
à pas de danse
sous la surface
où vos pas vont
obstinément
déterminée
infiniment
résolue
nourrie de sels
et de limon
gorgée de brun
et de brouillard
profusément
mais en secret
je pousse
ECOUTE !
la terre est lourde
de la patience
des graines
[Sans bruit a été
écrit - et peint - pour l'exposition "Ecouter le silence", dans le cadre
des semaines culturelles qui se tiennent à l'église Saint-Michel de
Dijon, dans la première quinzaine de mars 2017. Concert, conférence,
rencontres. Exposition mise en scène à l'église, en compagnie de Bruno Rotival (photographe) et Viola Montenot (sculptrice) les 11 et 12 mars]
mercredi 22 février 2017
mercredi 15 février 2017
Fenêtre
« La poésie peut raconter des histoires. La poésie peut être un film d’horreur, une blague, un cri sauvage, une nuit blanche d’adolescent, une question, un naufrage, un dialogue. La poésie a tous les droits tant qu’elle sait s’adresser à l’autre en restant sincère. Je voudrais qu’elle soit l’air frais que fait tourner la bête en dansant sur elle-même. Je voudrais qu’elle soit une fenêtre qui s’ouvre, pour s’échapper et se retrouver. Le sourire du monstre qui répond à notre silence. »
Thomas
Vinau
lundi 6 février 2017
Les alliés inattendus
L’hiver secoue mes
vitres
janvier claque mes portes
mais la soie du
rideau
contre la nuit
frissonne.
Dans la cheminée
froide
la bise fait colère
le jour grince des
dents
la pluie tache les murs
entre la nuit et moi
la lampe fait la
ronde.
Les sauveurs
familiers
les alliés invisibles
les combattants discrets
les gagneurs de
printemps :
grâce leur soit
rendue.
Dans le ciel noir de
suie
un corbeau s’échevèle
l’aube grogne
l’aube pleure
dans le rond de la
lampe
la jacinthe
a fleuri.
samedi 4 février 2017
L'Heure / Victor Hugo
"Il y aura une heure de pleine fraternité, comme il y a une heure de
plein midi. Ne perds pas courage, ô pitié ! Quant à moi, je ne me
lasserai pas, et ce que j’ai écrit dans tous mes livres, ce que j’ai
attesté par tous mes actes, ce que j’ai dit à tous les auditoires, à la
tribune des pairs comme dans le cimetière des proscrits, à l’assemblée
nationale de France comme à la fenêtre lapidée de la place des
Barricades de Bruxelles, je l’attesterai, je l’écrirai, et je le dirai
sans cesse : il faut s’aimer, s’aimer, s’aimer ! Les heureux doivent
avoir pour malheur les malheureux. L’égoïsme social est un commencement
de sépulcre. Voulons-nous vivre, mêlons nos cœurs, et soyons l’immense
genre humain. Marchons en avant, remorquons en arrière. La prospérité
matérielle n’est pas la félicité morale, l’étourdissement n’est pas la
guérison, l’oubli n’est pas le paiement. Aidons, protégeons, secourons,
avouons la faute publique et réparons-la. Tout ce qui souffre accuse,
tout ce qui pleure dans l’individu saigne dans la société, personne
n’est tout seul, toutes les fibres vivantes tressaillent ensemble et se
confondent, les petits doivent être sacrés aux grands, et c’est du droit
de tous les faibles que se compose le devoir de tous les forts."
(Le Droit et la Loi, 1875)
mercredi 1 février 2017
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