"On dit que les premières années de l'enfance sont les plus importantes, celles qui
déterminent le reste de l'existence. On dit sans doute vrai, mais on ne vous
dit pas pourquoi c'était important. Ce n'était pas d'être un enfant qui était
important dans mon enfance, c'était autre chose. Je ne sais plus ce que
c'était. Les jeux d'enfants m'intéressaient peu. J'aimais ce qui était
silencieux, ce qui ne parlait pas. Les arbres, la neige, la pluie, la brume, le vent. Je
crois que c'était ça le plus important. Un monde qui ne parlait pas. Un monde
d'avant la parole. Un monde sans le bruit de l'homme. Un premier monde. Le
monde des commencements, le monde silencieux des premières neiges, de la fonte
printanière des lumières, de la fraîcheur tombale des forêts d'été, le monde
aux sombres tonales venteuses des nuits d'automne. C'était ça mon premier
langage."
[In La vie posthume d'Edward Markham, Le Tripode, 2018]
Ce texte est très beau, nous avons tous besoin d'un peu de silence pour retrouver notre intériorité, notre point zéro... Belles fêtes de pâques Anne, des pensées fleuries vers toi. brigitte
RépondreSupprimerUn texte très touchant qui parle à l'âme ! J'aime bcp !
RépondreSupprimerBon WE pascal
Bisous
Le premier langage en effet est peut-être le silence
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