jeudi 13 février 2020

Glanés / Camille Loivier pour Potentille


Et si de temps à autre je consacrais quelques lignes aux trouvailles multiples et aux rencontres (de gens et de mots) qui émaillent ma fréquentation assidue, comme auteure et comme lectrice, des salons du livre et autre marchés de la poésie ? 
Alors voici un premier coup de coeur rapporté du salon "Livre à Part" de Saint-Mandé. 

Une voix qui mue, de Camille Loivier, parle (murmure, plutôt) de ce que c'est de grandir avec dans la bouche deux langues (mais oui !), dans le coeur deux pays, et comment on ne se remet jamais totalement de cette richesse-là. Confidence chuchotée dans le léger déhanchement de la non-évidence des mots.

"je suis retournée sur les lieux
où j'ai retrouvé l'enfance
le temps avait arrêté de s'écouler

nous venions du passé
nous venions du temps long et de 
l'univers clos, nous venions
de l'époque où nos mères sont jeunes et
nous sourient, où nos pères nous
portent sur leurs épaules, il est si
enivrant de voir le monde d'en haut
plus haut, encore plus haut
on vit au ralenti, extrêmement 
précautionneux de nos pas
et de nos
gestes

c'est cela qui m'arrive
je retourne à Taipei
comme dans ma ville natale
c'est donc ma ville natale car
je n'en ai pas d'autre"


Les très jolies et très riches éditions Potentille font partie des quarante-et-une (si, si !) maisons d'édition que compte ma région Bourgogne-Franche-Comté. Ce chiffre est incroyable qui dit la richesse invisible des mots et de celles et ceux qui se vouent chaque jour à les mettre en circulation, en vie, en partage. Potentille, petite maison vouée à la poésie contemporaine et dirigée avec enthousiasme par Anne Brousseau, pousse depuis 2007 dans la Nièvre.


Liens : 
• Pour en savoir un tout petit peu plus sur Camille Loivier, cliquez là.
• Editions Potentille, c'est par ici.

4 commentaires:

  1. De petites pépites de mots qui se découvrent ici et là. C'est encore le cas aujourd'hui et j'aime ce texte que tu nous présentes. C'est vrai, on n'a qu'une ville natale ou un village natal. On y revient toujours, je crois, avec émotion. Bises alpines.

    RépondreSupprimer
  2. Que c'est beau ! Et comme c'est enthousiasmant de savoir qu'il y a autant de poètes et d'éditeurs qui les aiment. Merci beaucoup !

    RépondreSupprimer
  3. J'aime le ton de ce poème qui nous fait voyager au "passé présent".

    RépondreSupprimer