est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu’elle est,
et il est difficile d’expliquer combien cela me réjouit
et combien cela me suffit.
Il suffit d’exister pour être complet.
J’ai écrit bon nombre de poèmes.
J’en écrirai bien plus, naturellement.
Cela, chacun de mes poèmes le dit,
et tous mes poèmes sont différents,
parce que chaque chose au monde est une manière de le proclamer.
Parfois je me mets à regarder une pierre.
Je ne me mets pas à penser si elle sent.
Je ne me perds pas à l’appeler ma soeur
mais je l’aime parce qu’elle est une pierre,
je l’aime parce qu’elle n’éprouve rien,
je l’aime parce qu’elle n’a aucune parenté avec moi.
D’autres fois j’entends passer le vent,
et je trouve que rien que pour entendre passer le vent, il vaut la peine d’être né."
Fernando Pessoa
(L’effarante réalité des choses, 1915)
Ah oui, écouter le vent ! Pour moi qui habite dans une région balayée bien souvent par le mistral, je comprends tout à fait ce qu'écrit Pessoa. Et comme j'ai ce qu'il écrit !
RépondreSupprimerJe n'aime pas trop le vent, mais j'aime à l'infini ce qu'on écrit sur lui. Allez comprendre...
SupprimerCoucou Anne. Merci de nous faire relire ce magnifique poème et comme ta lectrice précédente, c'est la phrase concernant le vent qui me parle beaucoup. Comme c'est beau le vent qui siffle dans les arbres! Bises alpines et bonne journée.
RépondreSupprimerJe ne connaissais que cette dernière phrase, que j'aime infiniment. Et j'ai trouvé passionnant de la resituer et de la découvrir dans la continuité du propos de Pessoa.
Supprimeraimer tout ce qui est, simplement parce que c'est :-)
RépondreSupprimer(la poésie qu'on aime, c'est celle dans laquelle on se reconnaît :-))
C'est vrai. L'inconscient du poète qui résonne avec le vôtre...
Supprimermerci de partager ce joli texte qui fait résonance :)
RépondreSupprimerLe partage multiplie le plaisir... et la résonance.
SupprimerBeau poème, de l'étonnement à l'émerveillement. Merci, je ne le connaissais pas.
RépondreSupprimerHeureuse de te l'avoir fait découvrir en même temps que je le découvrais moi-même, Tania.
SupprimerOui Merci Anne pour ce poème !
RépondreSupprimerEt le poète a raison " il suffit d'exister ".
Belle journée et Bises.
Belle journée d'existence à toi, Claudie.
SupprimerAccepter ce qui est sans jugement aucun, est un long travail sur soi il me semble, ce n'est jamais acquis, il faut y veiller chaque jour dans la plus belle des bienveillances... Merci Anne pour ce très beau poème, tu enrichis notre âme. Bises. brigitte
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