"Face à la tristesse qu’éveille en nous la mort des gens que nous aimons, il y a ce foutu refrain de sagesse que la pensée nous chuchote entre deux averses : plutôt que de blâmer la perte d’un ami, il vaut mieux se réjouir de l’avoir connu. L’esprit parvient à s’en persuader ; l’âme, la mémoire, le reste du corps clignent des yeux face à ce petit rayon de lumière audacieuse et rechignent quelque peu à sourire. Oui, tout est éphémère sur cette terre, les truites ont disparu depuis longtemps de la rivière qui passe dans le jardin de Matthieu, nous ne sommes pas sûr que les abeilles vont survivre au cynisme de quelques poignées de connards, mais réjouissons-nous d’avoir connu Matthieu et les abeilles. Il faut dire que les morts nous consolent plus ou moins bien de leur absence. Ils gèrent bien plus de choses qu’on imagine et la façon dont ils regardaient eux-mêmes le ciel, les fleurs, la terre décide aussi des couleurs de « ce reste », qu’il nous faut à présent accomplir sans eux..."
Ce texte qui m'a frappé au point que j'ai eu envie de le partager avec vous est de l'écrivain Christophe Fourvel, dans son "Hommage à Matthieu Messagier, disparu le 1er juin 2021" (texte à paraître dans Novo, accompagné d’autres contributions des amis de Matthieu Messagier)
Matthieu Messagier que je ne connais pas, que j'ai envie de connaître, et qui écrivait : « La poésie, je l’ai empruntée à ma naissance et je la restituerai quand je partirai. »
J'aime beaucoup l'extrait que vous avez édité, j'ai été lire le reste, c'est tout simplement magnifique !
RépondreSupprimerHeureuse que cela vous touche, Livia. Oui : tout le texte est magnifique.
SupprimerC'est un très beau texte. C'est une force, cela, de pouvoir, après la mort d'un être cher, se réjouir de l'avoir connu et s'appuyer sur les bons moments passés ensemble. Merci infiniment pour ce partage.
RépondreSupprimerJ'aimerais, aussi, mieux connaître Matthieu Messagier.
Moi aussi, je vais me mettre en recherche d'éléments sur cet auteur.
SupprimerCoucou. Merci! Je crois que je ne peux pas dire autre chose tellement je suis prise par les émotions. J'ai perdu deux amis très chers ce dernier printemps et le texte que tu nous présentes ici met du baume au coeur. Bises alpines reconnaissantes.
RépondreSupprimerJe crois que cela ne peut que toucher celles et ceux qui ont connu la perte, je suis contente que cela te parle.
SupprimerAmicalement,
ANNE
Good thoughts--- It's not easy.
RépondreSupprimerWe can't do anything but try...
SupprimerMerci pour l'extrait et pour le lien vers ce bel hommage à un poète que je ne connais pas.
RépondreSupprimerPour toi, cette phrase d'Elise Peroi que j'ai citée il y a peu et qui aide, je trouve : "Le vide n’est en rien une absence, il invite au prolongement, à la respiration."
Très beau texte....
RépondreSupprimerC'est un très beau texte ! Merci de la partager Anne !
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