Je range, je trie, je relis, je relie : et je ressors de mon gros carnet de poésie, tout débordant de mots, de feuilles, de post-its, de notules... ce texte, écrit lors d'un rude et résolu été 2016. Ce fut l'une de ces périodes que l'on affronte les dents serrées et le front têtu, sachant pourtant ce qui se tient au bout du combat. Les joies n'en étaient que plus vives.
Je l'associe à une mer démontée, couleur gris de Payne car certains jours, la peine est notre couleur. Je relie l'ensemble en gris. Je colle un titre. Je lisse les pages. Et je classe le tout dans ma bibliothèque.
C'est ce que l'on fait, avec les souvenirs.
Au bords du jour
barbouillé d’encre
comme on se tient
dans le noir
au bord d’un trou
– c’est peut-être la mer
aux franges
aux
marges
aux
lisières
la partie
a perdu
la parole
le combat
a cessé
sans victoire
entre patte de chien
et pelage de loup
entre la mort et le matin
l’espoir hésite.
[L'Espoir hésite avait déjà été publié en cette autre bibliothèque bien rangée qu'est Still Life en septembre 2016. J'avais envie de lui redonner vie. Vous pouvez consulter les anciens posts en allant dans les archives, ou en cliquant sur un des mots-clés, par exemple "poème" en bas de chaque post.]
L'accord est parfait entre ton poème sobre, puissant d'émotion contenue et tes aquarelles de mer démontée.
RépondreSupprimerL'espoir hésite, mais partira du bon coté....
Merci Anne pour le partage de ce si bel objet!
C'est un hasard, mais c'est toujours un plaisir de trouver comment assortir une peinture à un texte. Ils ont été peints dans les mêmes semaines, et ça se sent, même si sur le moment je n'y voyais rien. D'où la richesse, pour moi, de remettre le nez dans ces archives. J'y trouve du sens...
SupprimerWow--- lapetiteverriere knows how to say it! Lovely work, Anne, words and images.
RépondreSupprimerThank you Bill.
SupprimerAprès avoir lu ces mots gris, je clique sur ce beau livret qui leur sert d'écrin. Merci, poète.
RépondreSupprimerLes nuages envahissent déjà le bleu inattendu du ciel ce matin, mais laissent encore passer la lumière.
Les nuages sont plus beaux à peindre que le ciel tout bleu... Il y a sans doute un enseignement à tirer de cette constatation, même si je ne vois pas lequel !
SupprimerBonne journée, Tania.
L'espoir hésite, la mer fonce, déferle; entre les deux nous sommes. C'est très beau, merci Anne.
RépondreSupprimerGardons le pied marin, et l'amour des éléments même quand ils se déchainent. Bonne journée Colo.
SupprimerL'espoir hésite mais se mêle au bleu de la mer et les vagues changeantes sont symboles de notre vie soumise aux flots des tempêtes ou des vents légers
RépondreSupprimerC'est aussi pour ça, peut-être, qu'on aime tant regarder la mer...
SupprimerRedonner vie, c'est un cadeau que l'on peut se faire... Magnifique Anne, tes mots sont magnifiques !!! Bises du soir. brigitte
RépondreSupprimerMerci, Brigitte."redonner vie", oui, partout et toujours, c'est un beau programme pour soi et pour les autres.
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