"J’ai attrapé la poésie.
Je crois que j’ai serré la main
à une phrase qui s’éloignait déjà
ou à une inconnue qui avait une étoile dans la poche.
J’ai dû embrasser les lèvres d’un hasard
qui ne s’était jamais retourné vers moi.
J’ai attrapé la poésie, cet espoir virulent.
Voilà un moment que ce clair symptôme de jeter
les instants devant soi était devenu une chanson.
Ne plus être confiné dans un langage étudié,
s’emparer du mot libre, exister, résister
et prendre garde à ceux qui parlent d’un pays mort
alors que ce pays aujourd’hui nous regarde.
À présent, on m’interroge, c’était écrit :
« Votre langue maternelle ? » Le souffle.
« Votre permis de séjour ? » La parole.
« Vous avez chopé ça où ? » Derrière votre miroir.
« C’est quoi alors votre dessein, étranger ? »
Que les mots soient au monde,
même quand le monde se tait.
J’ai attrapé la poésie.
Avec, sous les doigts, une légère fièvre,
je crève d’envie de vous la refiler,
comme ça, du bout des lèvres."
J'ai trouvé ce très beau poème, dû à Carl Norac (né en1960 à Mons, Belgique), sur le blog de Stéphane Schabrières, "Beauty will save the world".
Voici un bien joli virus à attraper 🙂
RépondreSupprimerChiche !?
SupprimerDans ces conditions, je veux bien attraper cette maladie très poétique. Merci Anne pour cette petite pépite du matin. Bises alpines... de loin.
RépondreSupprimerOn ne peut que souhaiter d'attraper ce genre de virus.
SupprimerBonne journée à ... vous deux !
excellent, merci!
RépondreSupprimerj'aime énormément ce poète :-)
Je suis épatée par la force et la vitalité des poètes belges. Je découvre Norac avec bonheur...
SupprimerTu as vraiment trouvé une petite merveille ! Merci Anne, je vais la faire lire aux miens. Prends bien soin de toi. Je t'embrasse. Claudie.
RépondreSupprimerDès que je l'ai trouvée j'ai eu envie de la partager avec vous !
SupprimerBeauté et amour : tout ce dont on a besoin.
RépondreSupprimer"J’ai attrapé la poésie.
RépondreSupprimerAvec, sous les doigts, une légère fièvre,
je crève d’envie de vous la refiler,
comme ça, du bout des lèvres."
Merci, j'ai beaucoup aimé
je viens de chez Tania, comme ça je n’oublierai pas le nom de ce magnifique poète.
RépondreSupprimerTu sais que j'ai chopé le virus de la poésie depuis longtemps, c'est gai et réconfortant de le lire ici!
Prends grand soin de toi Anne
J'avais lu ce poème dans La Libre Belgique avant de le mettre en ligne à mon tour. Tant mieux s'il fleurit sur les blogs ! Bises.
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