«Je ne me dis pas artiste, je ne me dis pas poète, mais je me sens
artiste, je me sens poète parfois. Je me sens paysan. Je me sens traceur
de piste, guide. Je me sens dompteur. Je me sens prêtre. Je me sens
voyageur. Et je me sens surtout le spectateur d’une pièce ou tous les
hommes et tout ce qui existe sur la terre, jouent un rôle. Je me sens
soldat qui doit lutter pour la paix. Je me sens tout.»
Gaston Chaissac, lettre à Raymond Queneau, mars 1946.
G. Chaissac par Robert Doisneau
et aussi :
"Mon rêve serait d’être comte et d’avoir un comté, car j’aimerais
mieux ne pas être comte que de l’être sans avoir un comté. Je crains
très peu le ridicule mais tout de même assez pour ne pas être comte qui
n’a pas de comté. Etre prince ne me déplairait pas non plus, prince avec
une principauté naturellement.
Comme je suis très ambitieux avec une principauté de deux cents mètres
carrés je serais satisfait. Etre prince de Boulogne m’irait comme un
gant et je porterais un uniforme rouge persan avec des boutons bleus et
un faux ventre pour faire plus impressionnant. Je me ferait bâtir un
palais princier et j’inviterais les chefs d’Etat à venir chez moi
passer quelques jours tranquilles dans ma petite principauté tranquille.
J’y inviterais même la Sainte Vierge, je lui demanderais de venir faire
des apparitions dans ma petite principauté : je tiendrais des petits
bergers à sa disposition.
Ma principauté connaîtrait la paix perpétuelle car personne n’aurait envie d’un si petit domaine."
Ma principauté connaîtrait la paix perpétuelle car personne n’aurait envie d’un si petit domaine."
Gaston Chaissac (1910-1964), artiste, poète, épistolier, rêveur...
Belle découverte :)
RépondreSupprimerAdorable, un rêve poétique dans toute sa splendeur !!! Sa principauté me tente plus que celle d'un soi-disant prince dont la presse people parle souvent ... Bises, merci pour cette découverte Anne. brigitte
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