
Certains jours, j'étais taraudée par un sentiment de responsabilité envers le moindre changement de lumière à travers les vitres de la véranda. Qui en garderait la trace ? Qui serait la mémoire de notre temps et du vent, dehors, qui fouettait les branches des marronniers ? Il fallait quelqu'un pour cela, quelqu'un pour défendre becs et ongles tous ces jours qui passaient, sinon le spectacle aurait été donné en vain. Que l'entreprise fut impossible ne m'effleurait même pas. Mais pour ce travail, pour cette tâche, je ne connaissais pas de mot."
Annie Dillard, Une enfance américaine, 1987 (traduction M.-Cl. Chenour et C. Grimal)
Sinon, le spectacle aura été donné en vain...
Je trouve un peu de toi dans ce beau texte ;)
RépondreSupprimerCet extrait me parle terriblement !
SupprimerAh, mais voilà l'autre blog.... Je suis allée sur un autre de vos blogs et je ne reconnaissais rien...
RépondreSupprimerAnnie Dillard a une place de choix dans ma bibliothèque. J'aime et ce qu'elle écrit et sa façon de l'écrire.
Une femme et une voix précieuses...
SupprimerTrès beau passage d'un livre qui m'a beaucoup plu.
RépondreSupprimer