"Sur tout cela maintenant je voudrais
que descende la neige, lentement,
qu’elle se pose sur les choses tout au long du jour
– elle qui parle toujours à voix basse –
et qu’elle fasse le sommeil des graines,
d’être ainsi protégé, plus patient.
Et nous saurions que le soleil encore,
cependant, passe au-delà,
que, si elle se lasse, il redeviendra même un moment
visible, comme la bougie derrière son écran jauni.
Alors, je me ressouviendrais de ce visage
qui demeure, lui aussi, derrière
la lente chute des cristaux humides,
qui change, avec ses yeux limpides ou en larmes,
impatiemment fidèles...
Et,
caché par la neige,
de nouveau, j’oserais louer leur clarté bleue."
Philippe Jaccottet, À la lumière d’hiver
précédé de Leçons et de Chants d’en bas, Gallimard, 1977, p.
96-97.
Et dire que je n'ai jamais lu du Jacottet. Et bien je devrais m'y mettre et rapidement. Quelle poésie dans cette évocation de la neige. Cela change des blablas sans fin qu'on voit à la télévision pour parler de cette neige tombée sur la France. ;-) Bises alpines.
RépondreSupprimerIl FAUT lire, relire, apprendre Jacottet, et s e le réciter doucement, parfois, quand la vie rencontre la poésie de ses mots, comme cette neige qui tombe, ces jours-ci et dont on présage qu'elle a plus à nous dire que des histoires de trafic ferroviaire et d'autoroute en cours de salage...
SupprimerSublime poésie de Jacottet ! J'aime ton commentaire en réponse à celui de Dédé... Doux week end à toi, je t'envoie un rayon de notre beau soleil. brigitte
RépondreSupprimerExceptionnelle poésie que celle de Philippe Jaccottet...
RépondreSupprimerJaccottet est plus que présent dans ma bibliothèque, il occupe un rayon entier et c'est vers lui que je me tourne quand toute lecture est impossible
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