Perdre le Midi quotidien ; traverser des cours, des arches, des
ponts ; tenter les chemins bifurqués ; m'essouffler aux marches,
aux rampes, aux escalades ;
Eviter la stèle précise ; contourner les murs usuels ; trébucher
ingénument parmi ces rochers factices ; sauter ce ravin ; m'attarder
en ce jardin ; revenir parfois en arrière,
Et par un lacis réversible égarer enfin le quadruple sens des
Points du Ciel.
*
Tout cela, - amis, parents, familiers et femmes, - tout cela, pour
tromper aussi vos chères poursuites ; pour oublier quel coin de
l'horizon carré vous recèle,
Quel sentier vous ramène, quelle amitié vous guide, quelles bontés
menacent, quels transports vont éclater.
*
Mais, perçant la porte en forme de cercle parfait ; débouchant
ailleurs : (au beau milieu du lac en forme de cercle parfait, cet
abri fermé, circulaire, au beau milieu du lac, et de tout,)
Tout confondre, de l'orient d'amour à l'occident héroïque, du midi
face au Prince au nord trop amical, - pour atteindre l'autre, le
cinquième, centre et Milieu
Qui est moi.
Victor Segalen, Stèles.
Belle invitation à s'égarer... Bon dimanche, Anne.
RépondreSupprimerSachons prendre parfois des chemins de traverse
RépondreSupprimerTres beau !
RépondreSupprimerSe perdre pour mieux se retrouver.... Merci Anne !
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