Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.
Robert Desnos, 1942
Merci Anne ! Oui, guettons l'aurore....Je t'embrasse.
RépondreSupprimertrès beau poème ! ;)
RépondreSupprimerDesnos, à chaque fois, c'est un coup au cœur face à tant de clarté, face à la grandeur de ce poète fauché par la nuit.
RépondreSupprimerMerci pour cette lecture matinale.
"Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
RépondreSupprimerDe la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent. " Magnifique, extraordinaire poème
Bien sûr que nous aurons encore la force d'attendre demain !
RépondreSupprimerMagnifique poème, je l'ai lu à voix haute et...superbe.
Merci, merci