lundi 28 décembre 2020
jeudi 24 décembre 2020
Célébration d'amitié
Puisqu'il s'agit ici de fêter le 100e exemplaire ayant trouvé sa bibliothèque, du si émouvant Avec la Vieille Dame, de Marie Gillet,
puisque l'amie Marie promène son si doux regard sur les rues, les chemins et les jardins de la belle Provence,
et puisque Noël approche à grand pas ...
... Ne trouvez-vous pas ce santon "vieille dame" tout-à fait de circonstance ?
Alors bravo et merci à Marie, à son chemin de mots qui nous emmène jour après jour et de page en page à travers les petits et les grands bonheurs du jour. Merci pour sa délicatesse sans mièvrerie, son sens de l'écoute, son infini respect du vivant.
Et que ce beau texte continue de rencontrer ses lecteurs, et que Marie nous enchante et encore longtemps, et nous chuchote à l'oreille sa sagesse de joie.
Liens :
• vers le blog "Bonheur du Jour" de Marie.
• vers un bel article de Tania sur le blog Textes et Prétextes, qui évoque le livre de Marie.
mardi 8 décembre 2020
lundi 23 novembre 2020
samedi 21 novembre 2020
Du silence / Guillevic
Je fore
Je creuse.
Je fore
Dans le silence
Ou plutôt
Dans du silence,
Celui qu'en moi
Je fais.
Et je fore, je creuse,
Vers plus de silence,
Vers le grand,
Le total silence en ma vie
Où le monde, je l'espère,
Me révèlera quelque chose de lui.
(Possibles futurs, 1994)
vendredi 13 novembre 2020
La Belgique en poésie
Ce joli article réunit plein de choses et de gens que j'aime : la Belgique, la poésie, Colette Nys-Mazure, avec qui je viens de publier Chaque aurore te restera première, mais aussi Philippe Mathy, pour qui j'avais illustré Iles de la Gargaude. Si on ajoute que l'article est signé Françoise Lison-Leroy, elle-même poétesse (belge) de talent, on a un petit concentré de bonheur en quelques lignes, que j'avais envie de partager.
(cliquez sur l'article pour l'agrandir et pouvoir le lire)
dimanche 8 novembre 2020
A l'écart des bruits du monde
vendredi 6 novembre 2020
dimanche 1 novembre 2020
Plus jamais...
Quelle est cette nuit dans le jour?
Quel est dans le bruit ce silence?
Mon jour est parti pour toujours
Ma voix ne charme que l'absence
Tu ne me diras pas "bonjour"
Tu ne me diras pas "bonjour"
Tu ne me diras pas "bonjour"
Plus jamais de chambre pour nous
Plus jamais
Ni de baisers à perdre haleine
Et plus jamais de rendez-vous
D'une heure à peine
Où reposer à tes genoux
Plus jamais C'est dit
C'est fini
Plus jamais
Plus de pas unis, plus de nombre
Plus de toit secret, plus de nid
Où passe et sombre
L'instant que l'amour a béni
Pourquoi le temps des souvenirs
Doit-il me causer tant de peine?
Et pourquoi le temps du plaisir
M'apporte-t-il si lourdes chaînes?
Que je ne puis les soutenir
Que je ne puis les soutenir
Que je ne puis les soutenir
Rivage, oh! Rivage où j'aimais
Aborder le bleu de ton ombre
Rives de novembre et de mai
Où l'amour faisait sa pénombre
Je ne vous verrai plus jamais
Je ne vous verrai plus jamais
Je ne vous verrai plus jamais
jeudi 8 octobre 2020
Louise Glück : let's celebrate !
Une femme.
Une poétesse.
Qui écrit sur les mauvaises herbes, les coquelicots et les ciels changeants...
Comment voulez-vous que je ne me sente pas heureuse du choix de l'académie Nobel, qui vient de distinguer l'américaine Louise Glück pour son prix de littérature ? Pensez qu'on aurait pu avoir Houellebecq ! cela n'aurai pas envoyé le même message... Je préfère (pour une fois) vivre dans un monde qui ose, même tout bas, même en sourdine, de célébrer les femmes et les herbes folles.
samedi 26 septembre 2020
Chaque aurore te restera première / Colette Nys-Mazure
mardi 22 septembre 2020
Ces veilleuses qui tremblent / Jean Vasca
Amis soyez toujours ces veilleuses qui tremblent
Cette fièvre dans l'air comme une onde passant
Laissez fumer longtemps la cendre des paroles
Ne verrouillez jamais la vie à double tour
Je suis là cœur battant dans certains soirs d'été
À vous imaginer à vous réinventer
Amis soyez toujours ces voix sur l'autre rive
Qui prolongent dans moi la fête et la ferveur
Des fois vous le savez il fait encore si froid
Le voyage est si long jusqu'aux terres promises
Je suis là cœur battant dans tous les trains de nuit
Traversant comme vous tant de gares désertes
Amis soyez toujours l'ombre d'un bateau ivre
Ce vieux rêve têtu qui nous tenait debout
Peut être vivrons-nous des lambeaux d'avenir
Et puis nous vieillirons comme le veut l'usage
Je suis là cœur battant à tous les carrefours
À vous tendre les mains dans l'axe du soleil.
(Je ne suis décidément pas de mon époque, mais que j'aime ces textes... Merci à Bernadette pour la découverte de celui-ci)
samedi 19 septembre 2020
lundi 14 septembre 2020
samedi 4 juillet 2020
jeudi 2 juillet 2020
Advenir / A. Mihaylova
Rien dans cette vie n’arrive par hasard,
penses-tu en regardant les ombres dans le parc
qui se réveillent deux par deux
dans la première percée du soleil.
Tu les couvres avec ton regard
et tu fais un noeud
de tes cris.
Tout dans cette vie a un sens
incompréhensible parfois ou imprévisible
comme les arbres le long du chemin de fer :
les uns se jettent sous les trains qui passent
les autres coupent la main qui fait un signe d’adieu.
Et toi, tu roules encore
le noeud dans la gorge,
en refusant d’accepter :
quoi qu’il arrive dans ta vie
permets-lui d’advenir.
Aksinia Mihaylova (née en 1963 à Rakevo, Bulgarie)
Le baiser du temps (Gallimard, 2019)
Glané chez Schabrières, dont les trouvailles me nourrissent si souvent.
C'est ici : Beauty will save the world
samedi 27 juin 2020
Passeroses (suite)
jeudi 25 juin 2020
Passeroses
mardi 9 juin 2020
Revue de presse en forme de pierre
dimanche 7 juin 2020
Bonheur de la perte / Thomas Vinau
jeudi 4 juin 2020
Le jeu des titres #2
Ce jeu m'amuse décidément beaucoup, et j'aime ces rencontres improbables entre Stéphane Hessel et Erri de Luca (qui auraient sans doute eu beaucoup de choses à se raconter).
J'y joins celui que m'a envoyé Marie à la suite de mon précédent article sur le même sujet. Hasard des bibliothèques et des inspirations, il finit par les mêmes mots :
mardi 2 juin 2020
samedi 30 mai 2020
Le jeu des titres
Connaissez-vous - je l'ai découvert durant le confinement - ce jeu délicieux qui consiste à empiler des livres de façon à composer, avec leur titre, un poème improbable ?
Ma fantaisie du jour se se lit donc ainsi :
l'amie Izys s'y adonne régulièrement :
J'adore !
Et vous, avez-vous déjà joué de cette façon ? A vos bibliothèques, ami-e-s des livres (et si vous m'envoyez des propositions, je les publierai avec plaisir).
lundi 25 mai 2020
Lu durant le confinement...
mercredi 20 mai 2020
Revenir / Guy Goffette
Il faudra bien revenir un jour
quand la force de nos bras
aura chu dans les seaux
quand nos jambes seront de laine
et le sol plus mouvant que les eaux
quand l'oreille bourdonnera
comme un nid de frelons
frappé par l'orage et que l'oeil
cherchera l'aube en plein midi
il faudra revenir ici calmement
et s'asseoir au milieu de soi
pour voir le monde alentour
comme l'or du forsythia.
Guy Goffette, L'or du forsythia, in Pain perdu
mardi 12 mai 2020
dimanche 10 mai 2020
mercredi 6 mai 2020
Vide et serein (avec robinet qui coule)
Ce délicieux et mystérieux tableau de Peter van Schendel (1806-1870) a été évoqué il y a quelques jours par Jean-Christophe Pucek sur son blog Notulae. L'occasion de partager avec vous mon goût pour ses articles érudits et pleins de sensibilité.
Je vous laisse vagabonder dans cette cuisine dont les habitants viennent juste de s'absenter (ils ne sauraient tarder à revenir) et je vous renvoie à l'article évoqué. Vous y découvrirez (entre autres) la musique que J-Ch Pucek propose pour accompagner votre promenade :
http://notulae.fr/2020/05/03/comme-leau-qui-coule/
Bonne baguenaude, bonne journée.
dimanche 3 mai 2020
Fixant l'horizon / Delphine Chrétien
À l’Est l’enfance, soleil à peine levé,
le lilas, le chèvrefeuille, le muret, les vaches, le coq,
les piquets de tomates, le fil à linge,
les pierres, la rivière, le jardin, la clôture,
la haie, la maison du voisin,
le regard fixant l’horizon,
rêverau Nord étoilé, lune pleine,
l’arbre plus grand que la fenêtre,
les moutons, les canards,
le brouillard, le rose, le jardin, la clôture,
la haie, la maison du voisin,
le regard fixant l’horizon,
allerau Sud ouvert, soleil au zénith,
les odeurs, la chaleur, le bleu, le vert,
un léger vent, les feuilles dans l’arbre,
au-delà du jardin, de la clôture,
hors de la haie, de la maison du voisin,
le regard fixant l’horizon,
planterà l’Ouest, la pénombre, le bruit,
béton, bitume, rue,
pas de jardin, pas de clôture,
pas de haie, pas de maison du voisin,
le regard fixant l’horizon,
là
Ce poème, je le découvre dans les "voix nouvelles" de la revue Décharge. Il n'est, je crois, pas publié mais encore à l'état de manuscrit, un recueil intitulé "Sous le prunier". On a envie d'en lire plus, tant il donne envie de pousser la porte du jardin.
• Pour en savoir plus, c'est ici que ça se passe.
mercredi 29 avril 2020
samedi 25 avril 2020
Ceux dont je ne suis pas amoureuse / Wislawa Szymborska
Je dois beaucoup à ceux
dont je ne suis pas amoureuse.
Le soulagement d’apprendre
que d’autres ils sont plus proches
La joie de ne pas être
le loup de leurs agneaux.
La paix vient avec eux, et la liberté,
choses que l’amour ne saurait donner,
ni prendre au demeurant.
Je ne les attends pas
de la porte à la fenêtre.
Patiente tel un cadran solaire,
prête à comprendre
ce que l’amour ne saurait comprendre,
à pardonner
ce que l’amour ne pardonnerait jamais.
D’une lettre à une rencontre
s’étale non pas l’éternité,
mais quelques jours tout bêtes, ou quelques semaines.
Avec eux les voyages sont réussis,
les concerts bien entendus,
les cathédrales bien visitées,
et les paysages bien distincts,
et lorsque des terres et des océans nous séparent,
il s’agit d’océans et de terres
bien connus de la géographie.
C’est à eux que je dois de vivre
en trois solides dimensions
dans un espace non lyrique, et non rhétorique
doté d’un horizon réel, mobile, comme il se doit.
Ah ils ignorent sans doute
combien ils m’apportent dans leurs mains vides.
« Je ne leur dois rien du tout »
dirait l’amour
à ce sujet ouvert.
Traduction du polonais par Piotr Kaminski, Poésie / Fayard, 1996.
jeudi 23 avril 2020
dimanche 19 avril 2020
Dépaysement
mercredi 15 avril 2020
lundi 13 avril 2020
Couleur de la sagesse
samedi 11 avril 2020
Crier de joie dans l'ombre / Raphaël Buyse
"...Va t-il un jour finir, le Samedi saint ?
Parce qu’il faut le dire quand même, cette histoire-là, ce n’est pas du passé. C’est aujourd’hui encore. Dans la vie, il y a des jours où tout semble au point mort. Il ya des jours où notre vie semble s’arrêter, où nos amours n’en peuvent plus, où le travail n’a plus de sens. On est comme devant un tombeau. Avec le sentiment de ne plus vraiment comprendre et de ne plus bien savoir le « pourquoi » et le « comment » des choses qui nous arrivent. En nous, il y a du doute, de la colère, et mille « pourquoi ? »…
Bien sûr, on garde au cœur le souvenir des belles choses vécues, des bons moments passés et des belles rencontres. Mais là, on sait plus bien. On est « perdu », comme on dit.. C’est un peu comme une nuit. Une nuit profonde.
Cela ne vous arrive jamais, à vous ?
Mes amis, je vous le dis : il faut se méfier des gens qui, tout de suite, cherchent à nous rassurer. Il faut se méfier de ceux qui s’empressent, devant nos questions et nos doutes, de nous donner des réponses toutes faites, apprises dans les catéchismes jaunis. Il faut même fuir les gens qui nous disent, dans une assurance qui ne rassure qu’eux : « ne t’inquiète pas, ça va aller… »
Lorsque des questions graves se posent à nous, lorsque des doutes nous saisissent, c’est une sottise de chercher à les recouvrir d’un coup de vernis acheté à bon compte dans une droguerie religieuse.
J’aime beaucoup Rainer Maria Rilke : c’est un poète. Dans une correspondance qu’il avait avec un jeune poète qui se posait des questions sur lui-même et sur son écriture, Rilke lui répondait :
« Monsieur, vous êtes si jeune, si neuf devant les choses, que je voudrais vous prier, autant que je sais le faire, d’être patient en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre coeur. Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère.
Ne cherchez pas pour le moment des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne sauriez pas les mettre en pratique, les « vivre ». Et il s’agit précisément de tout vivre.
Ne vivez pour l’instant que vos questions.
Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses.»
C’est peut-être ça, l’esprit du Samedi saint.
D’être là.
Assis devant une pierre scellée.
Et de nommer, au creux de notre silence, toutes ces situations fermées que nous vivons et que d’autres vivent autour de nous, tous ces évènements qui nous semblent insensés, toutes ces rencontres, ces affections et ces amours qu’on ne comprend plus très bien ou qu’on ne sait plus vivre…
De les déposer là…
Et qui sait ?…
» Dans la nuit, chantait un vieux croyant, je me souviens de toi. Et je reste des heures à te parler. Je me souviens qu’un jour, tu es venu à mon secours.
Alors je crie de joie à l’ombre de tes ailes. »
Crier de joie.
Dans l’ombre.
La joie dans l’ombre : quel étrange mystère…"
En ces temps, je suis extrêmement touchée par la force et la simplicité des mots du père Raphaël Buyse. Ses mots viennent résonner avec ce que je vis, moi, de ce confinement : ce sentiment de perte, d'absence à soi-même. L'intuition qu'il s'agit d'être patient... Ici, un (long) extrait de sa méditation d'aujourd'hui, samedi saint, veille de Pâques. On la trouve sur son blog :
https://raphaelbuyse.wordpress.com/2020/04/11/circulez-il-ny-a-rien-a-voir-2/
vendredi 10 avril 2020
Un temps plus large / Bonnefoy
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