Quand tisonner les mots pour un peu de couleur
ne sera plus ton affaire
quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles
ne feront plus regretter ta jeunesse
quand un nouveau visage tout écorné d’absence
ne fera plus trembler ce que tu croyais solide
quand le froid aura pris congé du froid
et l’oubli dit adieu à l’oubli
quand tout aura revêtu la silencieuse opacité du houx
ne sera plus ton affaire
quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles
ne feront plus regretter ta jeunesse
quand un nouveau visage tout écorné d’absence
ne fera plus trembler ce que tu croyais solide
quand le froid aura pris congé du froid
et l’oubli dit adieu à l’oubli
quand tout aura revêtu la silencieuse opacité du houx
ce jour-là
quelqu’un t’attendra au bord du chemin
pour te dire que c’était bien ainsi
que tu devais terminer ton voyage
démuni
tout à fait démuni
quelqu’un t’attendra au bord du chemin
pour te dire que c’était bien ainsi
que tu devais terminer ton voyage
démuni
tout à fait démuni
alors peut-être …
mais que la neige tombée cette nuit
soit aussi comme un doigt sur ta bouche.
Nicolas Bouvier, Le Dehors et le Dedans,
Editions Zoé, Genève, 1990.
En écho à mon poème "Job"
à mes réflexions sur le manque nécessaire
aux cerisiers d'Odile
à ma lecture du merveilleux texte de Marion Muller-Colard, lu ce week-end, Le plein silence
et retrouvé ce matin, comme un ami, sur le site de Sylvie-E. Saliceti.
Quand... ?
RépondreSupprimerBientôt, peut-être, il faut se tenir prêt(e) pour accueillir l'instant...
Bises, douce journée Anne, à bientôt. brigitte
je lis de nicolas bouvier le vide et le plein
RépondreSupprimersi plein il y a vide aussi ... tres beau carnets du japon!! que tu as surement lu ... je me delecte.. bises dil
Très beau texte....😊
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